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24 Heures
14 hours ago
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Nouvelle-Calédonie: un accord historique trace l'avenir du territoire
L'État et les forces politiques calédoniennes ont signé un texte après dix jours de négociations. La création d'un «État intégré» dans la République française est au cœur du compromis. Publié aujourd'hui à 09h43 Le président français Emmanuel Macron serre la main du maire de Dumbéa Yoann Lecourieux lors d'un sommet sur la Nouvelle-Calédonie au palais de l'Élysée à Paris, le 2 juillet 2025. AFP/LUDOVIC MARIN L'État et les forces politiques de Nouvelle-Calédonie , réunis depuis dix jours près de Paris pour tenter de tracer un avenir institutionnel au territoire, ont signé samedi matin un accord «historique», ont annoncé plusieurs participants au sommet. Les détails de cet accord, trouvé au petit matin après une ultime nuit de négociations à Bougival (Yvelines), où les représentants calédoniens étaient réunis depuis le 2 juillet, ne sont pas encore connus. Il doit encore être entériné en Nouvelle-Calédonie par les mandants des différentes délégations. «Un accord historique a été signé», ont indiqué dans un communiqué les non-indépendantistes des Loyalistes et du Rassemblement. Sans préciser le contenu du texte signé, ils assurent que l'accord permettra «la réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens». Ils se félicitent aussi que «ce choix respecte la volonté souveraine exprimée par les Calédoniens» lors des trois référendums d'indépendance de 2018, 2020 et 2021 et évoquent des «concessions», avec «la transformation de la collectivité Nouvelle-Calédonie en État intégré dans l'ensemble national». «Plus aucun référendum en vue» «C'est signé. Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n'est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral», a déclaré le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf dans une réaction transmise à l'AFP. «On nous avait prédit un référendum sur l'état-associé dans 15 ans. Nous avons fait de fortes concessions pour l'éviter et pour projeter définitivement la Nouvelle-Calédonie dans l'avenir et sans date butoir», a-t-il ajouté. «L'heure est désormais aux explications et à la relance économique», a-t-il souligné, alors que la Nouvelle-Calédonie a été ravagée par les émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts et plus de deux milliards d'euros de dégâts. Accord historique à «constitutionnaliser» «Cet accord permet à l'espoir de renaître», a réagi auprès de l'AFP Philippe Gomes, chef de file du parti Calédonie ensemble. Selon lui, le Parlement doit être réuni à Versailles au dernier trimestre pour «constitutionnaliser» l'accord, avant un référendum local. Les élections provinciales, cruciales sur l'archipel et prévues au plus tard fin novembre, sont reportées. Selon des informations de l'AFP, l'accord acte un «État de la Nouvelle-Calédonie» inscrit dans la Constitution de la République française. Une nationalité calédonienne sera créée et cet État pourra être reconnu par la communauté internationale. DAVANTAGE SUR LA NOUVELLE-CALÉDONIE Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Parisien
16 hours ago
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« Historique » : indépendantistes et non indépendantistes signent un accord pour la Nouvelle-Calédonie
À 17 000 km de Nouméa, enfermées dans un hôtel de Bougival (Yvelines) depuis plus d'une semaine, les délégations représentants les forces politiques de Nouvelle-Calédonie sont parvenues à faire ce qu'elles n'ont jamais touché du doigt depuis un an . Dans la soirée de vendredi, elles ont signé un nouvel accord « historique » sur l'avenir de l'archipel, ravagé par des violences insurrectionnelles en mai 2024 . L'aboutissement d'un conflit larvé entre les indépendantistes et le gouvernement sur le « dégel du corps électoral » calédonien, dont les indépendantistes ne veulent pas. Depuis, l'économie locale est à terre et l'absence de compromis sur le futur institutionnel du Caillou empêchait le début de la reconstruction. Selon le document d'une dizaine de pages formalisant ce compromis politique, décrit par une source présente pendant les négociations, la Nouvelle-Calédonie passerait sous le statut « sui generis ». Autrement dit, l'archipel deviendrait « un État intégré à la France », interprète une source loyaliste (non-indépendantiste). Une formulation suffisamment floue pour donner « un sacré mal de crâne aux constitutionnalistes » et convenir à l'ensemble des participants. « On laisse aussi la possibilité au congrès calédonien de modifier ce statut dans les années à venir, poursuit la même source. On a été aux confins de l'autonomie. On a été jusqu'à la limite du lagon avant d'atteindre la haute mer. » Les élections provinciales, qui devaient se tenir à la fin de l'année, seraient quant à elles une nouvelle fois reportée en « mai et juin » 2026. Jusqu'au bout, rien n'était acquis tant les positions des indépendantistes et des non-indépendantistes les plus radicaux étaient éloignées. Les acteurs des négociations ne pipaient mot, de peur de voir leurs discussions voler en éclat. « Attention au petit grain de sable dans la dernière ligne droite », s'inquiétait encore une des parties ce vendredi soir. « Dans les derniers 100 m, ça peut finir dans le mur », soufflait un autre. « Les points d'équilibre sont toujours en discussion. Puis, les délégations qui n'ont pas le mandat de leurs instances politiques devront les consulter avant une signature éventuelle des grands principes », expliquait Roch Wamytan, l'ancien chef du FLNKS. En mai 2025, le ministre d'État des Outre-Mer, Manuel Valls , s'était déjà cassé les dents sur l'intransigeance des loyalistes, qui craignaient de voir l'indépendance de l'archipel se matérialiser par le projet mis sur la table par le gouvernement. Mais le ministre avait de tout de même réussi à entamer une première phase de discussion au sein d'une classe politique calédonienne à vif. Le dialogue a repris à Paris à partir du 2 juillet, sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, lors d'un sommet organisé à l'Élysée sur l'avenir du Caillou. Il s'est donc poursuivi dans un hôtel de Bougival, au milieu des touristes, pendant plus d'une semaine, où les réunions, les entretiens bilatéraux et les parties de belotes comme de ping-pong se sont enchaînés pendant des jours sous l'œil, entre autres, de Manuel Valls, d'Éric Thiers, conseiller du Premier ministre, et de Patrice Faure, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron (et Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie). « Une chose a été remise au clair, c'est l'alignement de l'exécutif sur le sujet. C'est le ministre qui a mené la danse avec l'appui de l'Élysée, assure un proche de Valls, qui en privé, n'a jamais adopté la même ligne qu'Emmanuel Macron sur la Nouvelle-Calédonie. Il n'y a pas eu de dissonance et ça a permis de traiter le fond. » Cloîtrés, les négociateurs ont peu à peu réussi à mettre leurs désaccords de côté en se montrant « créatifs » et en évitant les mots qui fâchent, dans un établissement habitué à recevoir des séminaires. « Certains ont fait des petites balades ou sont allés au resto parce qu'on n'en pouvait plus de manger à l'hôtel », raconte un participant. Même Manuel Valls a pratiqué le tennis de table. « Il a un petit revers lifté que pas mal de délégations ont pu tâter », s'amuse un proche. Le président du FLNKS, Christian Tein, qui était détenu en métropole avant d'être relâché , n'était pas physiquement dans les négociations mais s'en tenait informé depuis la commune des Yvelines. Ce vendredi soir, c'est d'ailleurs après la validation d'un ultime bureau politique du FLNKS que ce compromis a pu officiellement voir le jour. Trente-sept ans après les accords de Matignon Nouvelle-Calédonie qui avaient permis le rétablissement de la paix civile.